Votre réseau informatique ralentit. Les fichiers mettent une éternité à s’ouvrir, la visioconférence saccade dès que deux personnes se connectent… Pourtant, votre connexion Internet fonctionne parfaitement.
Le problème ne vient peut-être pas d’où vous pensez. Il vient souvent d’un équipement discret, trop souvent oublié : le commutateur réseau, ou switch.
Contrairement aux idées reçues, tous les équipements réseau ne se valent pas. Un vieux hub de 2005 qui “fonctionne encore” peut suffoquer un réseau moderne. Un switch mal dimensionné crée des embouteillages permanents. Et choisir un modèle au hasard — géré ou non géré — revient à jouer à la loterie avec la productivité de vos équipes.
Dans cet article, on vous explique à quoi sert vraiment un commutateur, comment il peut fluidifier votre infrastructure, et surtout comment bien le choisir selon vos usages. Sans jargon, sans blabla commercial. Juste l’essentiel pour prendre une bonne décision.
Qu’est-ce qu’un commutateur réseau (switch) ?
Un commutateur réseau connecte physiquement plusieurs appareils au sein d’un réseau local (LAN) et assure l’acheminement intelligent des données. Ordinateurs, imprimantes, serveurs, caméras : tous se branchent sur le switch pour communiquer entre eux.
Mais le switch ne se contente pas de « brancher » les appareils. Il analyse, trie et achemine intelligemment chaque donnée vers sa destination précise grâce aux adresses MAC. C’est la différence fondamentale avec un hub, qui diffuse aveuglément tout à tout le monde.
Comment le commutateur trouve le bon chemin
Un commutateur observe simplement qui parle sur quel port :
- Il mémorise : dès qu’un appareil envoie un premier paquet, le switch note son adresse (MAC) et le port utilisé.
- Il oriente : quand un autre appareil doit lui répondre, le switch renvoie le paquet directement sur ce port.
- Il diffuse quand il hésite : si l’adresse n’est pas encore connue, il essaie tous les ports ; dès qu’il reçoit la réponse, il ajoute la nouvelle adresse à sa liste.
Aucune formule compliquée : juste une petite « table d’adresses » mise à jour en temps réel.
Pourquoi il n’y a plus de collisions
Chaque prise du commutateur travaille désormais dans sa propre « bulle » :
- Deux appareils branchés sur des prises différentes peuvent parler en même temps sans se gêner.
- Avec les anciens hubs, toute la bande passante était partagée ; un seul pouvait parler à la fois, et les autres devaient attendre.
Le résultat : un trafic plus fluide, sans ralentissement ni paquets perdus, même quand tous les postes échangent en même temps.
Switch vs Hub vs Routeur : qui fait quoi ?
Le hub : l’ancêtre inefficace
Le hub répète mécaniquement tout signal reçu sur tous ses ports. Aucune intelligence, aucun filtrage.
- Fonctionnement : diffusion aveugle sur tous les ports
- Domaine de collision : partagé entre tous les appareils
- Efficacité : déplorable — un seul appareil peut transmettre à la fois
- Sécurité : nulle — toutes les données circulent partout
Le switch : l’optimiseur du réseau local
- Fonctionnement : acheminement ciblé via les adresses MAC, ne reproduit pas sur tous les ports chaque trame reçue
- Domaine de collision : un par port (collision impossible entre ports)
- Efficacité : maximale — communication simultanée sur tous les ports
- Modes : full-duplex (émission et réception simultanées)
- Fonctionnalités : VLAN, QoS, Spanning Tree Protocol pour éviter les boucles
Le routeur : le passeur de frontières
Le routeur opère au niveau 3 OSI et achemine les données entre différents réseaux, contrairement au switch qui transmet les données entre appareils d’un même réseau.
- Mission : interconnecter des réseaux séparés (LAN avec Internet)
- Intelligence : tables de routage pour trouver le meilleur chemin
- Protocoles : routage statique et dynamique
En clair : le switch organise le trafic à l’intérieur de votre réseau local, le routeur gère les connexions vers l’extérieur.
L’anecdote qui calme
Les vrais avantages d’un commutateur réseau
Une bande passante optimisée à chaque échange
Chaque communication passe par un circuit dédié : plus de diffusion générale comme sur un hub. Résultat : la bande passante est utilisée uniquement par les appareils concernés, sans interférences inutiles. Vous profitez pleinement du débit annoncé par votre opérateur ou votre infrastructure.Des échanges simultanés dans les deux sens
Un switch moderne gère le mode full-duplex :- Un ordinateur peut envoyer un fichier tout en recevant une vidéo.
- Un serveur peut répondre à plusieurs utilisateurs à la fois, sans ralentissement.
- Un gain net en productivité, surtout dans un environnement multi-utilisateurs.
Sécurité et organisation avec les VLAN
Les switchs managés permettent de créer des VLAN (Virtual LAN). On segmente le réseau selon les usages ou les services, sans besoin de matériel supplémentaire. Ex. : le service comptable, le support client et l’équipe commerciale peuvent travailler sur des sous-réseaux séparés, même s’ils utilisent le même switch physique.Zéro boucle avec le protocole STP
Le Spanning Tree Protocol (STP) détecte automatiquement les boucles réseau et les neutralise. Même si plusieurs câbles relient les équipements (pour la redondance), le switch active un seul chemin. Les autres restent en veille et se déclenchent en cas de panne. En bref : profitez d’une stabilité assurée.Quel type de switch choisir pour sa PME ?
Type de switch | Pour qui ? | Avantages clés | Limites principales |
---|---|---|---|
Non géré | TPE, bureaux < 10 postes | Simple, économique, sans configuration | Aucune sécurité ni visibilité, pas de VLAN |
Géré (manageable) | PME à partir de 10 utilisateurs | VLAN, QoS, supervision, sécurité renforcée | Configuration nécessaire, coût modéré à élevé |
Couche 3 | PME multisites, besoins critiques en sécurité | Routage inter-VLAN, segmentation avancée | Prix élevé, installation plus technique |
Pour la faire simple : pour une PME avec des outils métiers critiques (CRM, ERP, EDR…), le switch géré est un minimum.
Et si l’entreprise manipule des données sensibles ou souhaite isoler finement ses flux, un switch couche 3 offre un contrôle stratégique du trafic et renforce la cybersécurité globale.Bien choisir le switch de sa PME
Anticiper le nombre de connexions
Le choix du switch commence par une estimation réaliste des besoins : combien d’équipements devront se connecter au réseau ? Il ne s’agit pas uniquement des postes de travail. Il faut compter les imprimantes réseau, téléphones IP, caméras, bornes Wi-Fi et tout appareil nécessitant une connectivité stable.
La bonne pratique consiste à ajouter 30 % de marge par rapport aux besoins identifiés. Cela évite les blocages en cas de croissance ou d’imprévus. Pour la plupart des PME, un modèle entre 8 et 24 ports couvre l’essentiel. Trop juste, un réseau saturé devient vite un frein opérationnel.
Miser sur la bonne vitesse
Aujourd’hui, les switches à 1 Gigabit constituent le standard. Ils garantissent une fluidité indispensable pour les transferts de fichiers, la bureautique partagée, ou encore la synchronisation avec le cloud.
Les modèles à 10 Gigabits s’adressent plutôt aux structures équipées de serveurs internes, aux flux vidéo intensifs ou aux entreprises réparties sur plusieurs étages. À l’inverse, les anciens switches à 100 Mbps génèrent des ralentissements, nuisent à l’expérience utilisateur et peuvent compromettre certaines applications.
PoE : un atout souvent sous-estimé
La technologie PoE (Power over Ethernet) permet d’alimenter certains appareils directement via le câble réseau. Pas besoin de prise électrique dédiée : un seul câble suffit pour connecter et alimenter.
Ce gain de simplicité devient un vrai levier d’optimisation pour les téléphones IP, les caméras de surveillance ou les bornes Wi-Fi placées dans des zones mal desservies. Moins de câblage, moins de risques, plus de flexibilité dans l’aménagement des locaux.
Des marques éprouvées pour les pros
Plusieurs fabricants se distinguent sur le marché pro :
- Netgear reste un incontournable pour les PME, avec des modèles fiables et accessibles.
- Cisco s’adresse aux structures plus exigeantes en matière de sécurité et de supervision, mais les prix grimpent vite.
- HPE Aruba offre une bonne alternative pour les entreprises déjà un peu plus structurées.
- D-Link, permet de s’équiper à moindre coût sans faire l’impasse sur la qualité.
Tous les switches ne se valent pas, surtout en contexte professionnel. Chez Asap, on recommande particulièrement certaines marques reconnues pour leur fiabilité, leur évolutivité et leur simplicité de gestion au quotidien. Le choix dépendra évidemment de votre budget, du niveau d’expertise disponible en interne, et des exigences en matière de sécurité. Contactez-nous pour obtenir des conseils dédiés.
Optimisez votre réseau avec ASAP
Un bon switch, c’est plus qu’un achat : c’est une vision claire de vos besoins futurs, de vos flux et de vos enjeux de sécurité.
ASAP pose les bonnes questions avant de vous recommander la bonne solution.
Bien installer son commutateur réseau: les bonnes pratiques à connaître
Choisir le bon emplacement
Un switch mal placé peut poser problème. Il vaut mieux l’installer dans un local aéré, à l’abri de la poussière et des variations de température. Pour les modèles avec plus de 16 ports, l’idéal reste de les fixer dans une baie de brassage (rack 19 pouces), comme le font la majorité des entreprises. Cela permet de garder un réseau propre, organisé et facile à maintenir.
Ne pas négliger la configuration
Même un bon matériel ne suffit pas si l’installation est approximative. La configuration initiale permet de poser les bases d’un réseau stable. Cela comprend la création de groupes d’équipements (réseaux séparés pour les équipes, la compta, les invités…), la gestion des priorités (pour éviter que les appels ou les outils métier ne rament) et un suivi clair des branchements.
Pour les PME, il est vivement recommandé de passer par un professionnel. Un installateur expérimenté saura adapter la configuration à votre organisation, tout en évitant les erreurs fréquentes (adresses IP en double, ports inutilisés, absence de sauvegarde…).
Quel budget prévoir pour un réseau PME bien installé ?
Mettre en place un réseau fiable ne se limite pas à l’achat d’un switch. L’accompagnement par un professionnel permet d’éviter les erreurs de configuration, de sécuriser les accès et d’anticiper les besoins futurs. Cela inclut l’audit des usages, l’installation, la configuration, et parfois une formation de base pour assurer la bonne prise en main. Une approche globale permet aussi d’intégrer la gestion à distance, les fonctions de supervision ou la segmentation du réseau.
Pour une PME de 10 à 50 postes, il faut généralement prévoir un budget global situé entre 2 500 et 6 000 euros. Ce montant couvre l’ensemble du projet réseau, de la conception à la mise en service, avec une configuration adaptée aux enjeux de performance, de cybersécurité et de croissance. À ce niveau de prestation, le réseau devient un véritable levier de productivité, et non un point de friction au quotidien.
Aller plus loin avec un réseau vraiment efficace
Le switch reste trop souvent sous-estimé dans les décisions IT. Pourtant, mal choisi ou mal installé, il peut ralentir toute l’entreprise. En revanche, bien dimensionné et correctement configuré, il devient un pilier silencieux de votre productivité. Pour une PME, ce n’est pas une option : c’est une condition de fonctionnement fluide, sécurisé et évolutif.
Chez ASAP, on vous aide à faire les bons choix dès le départ. Audit, installation, configuration, supervision : notre équipe prend en charge l’ensemble du projet réseau, sans jargon inutile ni solution surdimensionnée. Contactez-nous dès maintenant pour poser les bases d’un réseau fiable, pensé pour durer.
FAQ – Commutateurs réseau : vos questions essentielles
Faut-il obligatoirement un switch manageable pour une PME ?
Combien de ports prévoir pour éviter les blocages ?
Faites le total des postes de travail, imprimantes, téléphones IP, bornes Wi-Fi et caméras — puis ajoutez 20 à 30 % de marge pour anticiper les évolutions. Une PME de 20 personnes avec quelques périphériques connectés atteint facilement 30 ports utiles.
Quels sont les signes qu’un switch est sous-dimensionné ?
Ralentissements aléatoires, visioconférences hachées, fichiers lents à s’ouvrir depuis le serveur, voire des coupures réseau localisées. Ces symptômes sont souvent liés à une saturation des ports ou à une mauvaise répartition du trafic.